Après avoir présenté au fil des cinq dernières années les créations de nos invités d’honneur, le Salon des Métiers d’Art évolue en mettant en avant une nouvelle tendance.
Pour cette édition, nous portons un regard particulier sur la céramique.
L’espace tendance 2025 : la céramique
Cette année, le Salon des Métiers d’Art aura l’honneur d’accueillir l’Institut Européen des Arts Céramiques (IEAC).
Reconnu comme un centre de compétence dans la région Grand Est, l’IEAC se distingue par son rôle de plate-forme d’échanges et de lieu d’expérimentation, offrant un environnement propice au développement et à l’approfondissement de projets de recherche dans les divers domaines des arts céramiques.
Le projet artistique et culturel de l’IEAC s’ancre à Guebwiller, ville qui a vu naître Théodore Deck, l’un des plus prestigieux céramistes du 19e siècle. Il met en œuvre un dialogue permanent avec les milieux de la création contemporaine et celui des arts appliqués de la céramique et contribue à la recherche d’une meilleure cohérence entre savoir-faire et création. Le cursus professionnel de haut niveau dispensé par l’institut est centré sur l’acquisition, la connaissance et l’appropriation des techniques de réalisation et de mise en œuvre du médium et intègre le développement de la sensibilité artistique.
Dix céramistes, anciens élèves de l’école, qui se distinguent par l’originalité de leur travail ou de leur parcours professionnel présenteront leurs oeuvres au Salon. Cette exposition d’une vingtaine de pièces uniques donnera à voir des œuvres sculpturales ou utilitaires, reflet de savoir-faire maîtrisés et qui révèlent autant d’univers singuliers.
Découvrez sur le stand de l’espace tendance (Hall A – C63), les créations de :
- Dominique Stutz : « Mon travail représente un univers en gestation, une vie originelle, prémices de développement et d’évolution. Chacune de mes sculptures fait partie d’un cycle de vie dans ses phases ininterrompues de germination, d’épanouissement, de maturité. »
- François Bauer : « Mon travail a pour but d’explorer le lien entre image et objet, volume et plan, 2D et 3D. Mes pièces sont un terrain d’expérimentations formel et graphiques inspirées du dessin et des procédés relatifs à cet art. »
- Jessica Patenay : titulaire de la certification de Céramiste depuis 2023, elle crée une gamme d’objets utilitaires et sculpturale.
- Leila Helmstetter : « Ancienne paysagiste, je me suis tournée vers l’argile, qui est à mes yeux le matériau idéal pour exprimer le monde du vivant. J’aime travailler des formes organiques qui mêlent l’abstrait et le figuratif. Ces sculptures en grès ne sont pas figées mais en mouvement, captées dans leur métamorphose comme un instantané de vie. »
- Lisa Muller : « J’habite et abrite un univers proche de la nature. Celui-ci est fait de pluie, de vent, d’écorce, de pierres brutes et sauvages et de vieux arbres ici et là. Mon environnement a toujours été le point de départ de mon travail et je dialogue avec ce paysage. Je façonne mes pièces à la plaque. Ma production s’oriente autour des objets usuels et de la pièce unique. Un univers aux formes épurées, empreint à la fois de finesse et de frugalité. »
- Marie-Rose Gutleben : « La Terre est en remaniement constant. Depuis son centre, elle fait remonter à sa surface ses entrailles créant ainsi des magmas incandescents et des frottements des plaques tectoniques. En surgissant ainsi des profondeurs naissent des soulèvements, des massifs montagneux mais aussi des cratères, des fractures. Le vent, la pluie, le gel… se chargent après de l’érosion et du façonnage de ces paysages. Mes sculptures s’inspirent de ces décors fascinants que j’ai pu observer lors de mes escapades en haute montagne. Elles traduisent cette mutation inexorable de la Terre. »
- Nathalie Wetzel : « L’utilitaire ! C’est mon dada ! Les contenants me passionnent et je les décline à l’envie ! Avec deux mots d’ordre : fantaisie et couleur. Mon travail s’articule autour de deux séries. La première, aux décors en creux, est sage, élégante, graphique. La deuxième, avec ses gouttes en relief, est impertinente, elle invite au toucher, mais veut surprendre, faire réagir. »
- Claudine Gambino Cibray : « Le décor est prépondérant dans mon travail ; je joue d’un contraste entre l’intérieur de la pièce décoré et l’extérieur laissé brut.
Au «Dedans», le dessin est tracé à main levée et coloré à l’envie. S’y décline un répertoire de figures qui résonnent et se conjuguent entre elles.
Au «Dehors», la couleur du grès roux non émaillé; les traces du façonnage laissées apparentes. »
- Séverine Oudart : S’intéressant aux objets du quotidien, témoins discrets de nos vies, elle aime raconter des histoires. Ils parlent d’un lieu, d’un usage, partagent notre intimité et se transmettent de génération en génération. Dans ce rapport aux objets, la relation au « sacré » questionne le travail de Séverine OUDART.
- Aline Schmitt : Ses sculptures en céramique naissent d’un subtil métissage entre sciences et création. Dans un monde onirique mêlant effets d’optique et poésie, elle crée une relation intime entre l’homme et ses œuvres en utilisant la couleur comme moyen de communication. Elle réalise pour cela des pièces dont les teintes évoluent en fonction de la position du regard, invitant ainsi l’observateur à les découvrir sous différents angles, dans un jeu de déambulation.
L’espace tendance 2024 : la vannerie française
Osier : pousse de l’année du saule, cultivée dans une oseraie
Matériau à tresser par excellence depuis l’aube de l’Humanité pour fabriquer des objets utilitaires et de transport, l’osier connaît aujourd’hui un regain d’intérêt grâce à ses applications nouvelles en décoration intérieure et pour la confection d’objets design.
Le nombre croissant de vanniers professionnels exerçant aujourd’hui en France révèle une très grande diversité de fabrications, une exigence partagée de qualité et des savoir-faire mêlant gestes ancestraux à la haute technicité.
À leur service, le Comité de Développement et Promotion de la Vannerie (CDPV), association basée en Haute-Marne à Fayl-Billot, capitale de la vannerie française, fédère aujourd’hui plus de 45 vanniers français autour d’ambitions communes de développement de la filière osiéricole et vannière, d’aide à l’installation, de recherche de nouveaux marchés et d’encouragement à l’innovation.
Elle a justement tressé depuis 2020 des liens étroits avec l’ENSAD _Ecole Nationale Supérieure d’Art et de Design de Nancy : conservation de moules de vannerie anciens grâce aux nouvelles technologies (PAO/CAO, imprimante 3D), création d’une moulothèque virtuelle (plateforme pour la création d’objets en vannerie sur moule); mais aussi innovation avec la fabrication de moules originaux par les étudiants, en amont de la production en osier des objets correspondants par des vanniers chevronnés.
Valorisations des Métiers de l'Osiériculture et de la Vannerie
Le Comité de Développement et de Promotion de la Vannerie [CDPV] à Fayl-Billot et l’École nationale supérieure d’art et de design de Nancy [Ensad Nancy], invités d’honneur du Salon des Métiers d’Art, se sont associés pour valoriser les métiers d’art et plus particulièrement l’osiériculture et la vannerie.
Leur partenariat permet de :
• favoriser l’innovation en utilisant des matériaux biosourcés avec des techniques artisanales ;
• revisiter la conception d’objets traditionnels en osier et créer de nouveaux objets avec une démarche de design pour assurer une continuité du savoir-faire tout en l’inscrivant dans son époque avec une dimension éco-responsable ;
• préserver, valoriser et développer une collection de moules donnant l’occasion aux artisans de fabriquer plus facilement des objets en osier grâce à une moulothèque virtuelle.
La collaboration exemplaire entre le CDPV et l’Ensad Nancy, avec les étudiants de son département Design, est illustrée par les pièces originales et les moules que l’on peut découvrir aujourd’hui lors de cette nouvelle édition.