LE CABINET DE CURIOSITÉS

Observer l’évanescence éphémère d’une mystérieuse créature d’os. Bruissement d’ailes.
Écouter le vol silencieux d’un insecte emplumé. Tapie dans la lumière, une araignée perlée de verre s’émerveille.

Leurs rêves sont peuplés de chimères fantastiques que l’on ne croise pas ailleurs.

Entre tradition et imagination débridée, Aurore Lambour, Amandine Gollé et Clémence Gueib ont choisi d’enchanter le Cabinet de Curiosités.

Héritage de ces collections particulières d’objets glanés aux quatre coins du monde depuis le XVIe siècle, leur art ne se limite pas à un salon des savoirs mais se déploie dans un lieu où tous les fantasmes sont possibles.

Sublimer la vie. Donner quelques gouttes d’une éternité éphémère aux êtres de leurs songes et ainsi rendre visible pour autrui ce qui n’a été peut-être qu’une apparition fugace. Offrir une mémoire inventée.

Leurs fragiles créations s’inspirent de la Nature, qu’elles ressentent dans toute sa beauté : mystérieuse, pénétrante, fascinante, vertigineuse et… chancelante. Ces «curiosités» révèlent tout un monde à protéger.

Aurore Lambour

Diplômée de la faculté d’arts plastiques et de l’école des Beaux-Arts de Metz, Aurore LAMBOUR a toujours exprimé ses émotions à travers le dessin et la peinture sans trouver sa voie dans ces techniques artistiques. En 2018, elle ressent l’envie de se confronter à la sculpture pour matérialiser ses pensées et sublimer la nature. C’est en visitant des salons d’entomologie et musées d’histoire naturelle que l’évidence s’est présentée à elle. Son travail artistique, met en scène insectes naturalisés et ossements d’animaux, dont le message vise à replacer l’être humain dans une fusion avec la nature. Aurore LAMBOUR pose ainsi le constat de notre monde dénué de respect envers notre environnement naturel. Utiliser « la mort » comme matière première a pour but d’éveiller les consciences sur l’anéantissement des espèces animales ou végétales. Une façon pour elle de sublimer la vie.

Amandine Gollé

L’Art, Amandine GOLLÉ le vit. Le corps et la Nature ont été ses premiers sujets d’intérêt. À présent, elle ne travaille plus « sur », mais avec. Avec son corps, elle explore. Se laissant porter par la séduction, parfois mêlée de répulsion qu’exercent sur elle le bois, les plumes, les insectes, le métal, les élytres… et par la douceur ou la violence des outils qu’elle emploie : pinceaux, marteaux, gouges, acides. Elle teste les limites de la matière, la tendresse du métal qu’elle martèle. Son marteau taquine le cuivre, et ses petites gouges incisent d’immenses planches de bois. Quant à ses pinces, elles accouplent insectes exotiques et plumes, révélant au regard d’étranges « Chimères ». Travailler avec mon corps, c’est aussi explorer son espace : de la feuille de papier vers l’extérieur ; du minuscule vers l’immense. Amandine GOLLÉ aime la poésie de l’impossible qui apparaît pourtant sous nos yeux ébahis par la force de l’imagination.

Clémence Gueib

En préparant un DMA de costumier réalisateur, Clémence GUEIB se forme au travail du tissu, à la recherche d’effet, au mariage des textures et c’est ainsi qu’elle apprend à s’exprimer grâce à cette matière. Costumière depuis 2008, c’est à partir de 2011 qu’elle commencé à créer ses scarabées en tissu, à partir de chutes récoltées ici et là. Ayant toujours été passionnée par la nature, c’est naturellement qu’elle associe ses deux passions, la nature et le textile. Si son thème privilégié reste le monde des insectes, elle s’inspire aussi du monde de la mer, et plus globalement de la grande histoire des cabinets de curiosités.